www.alainmarkusfeld.fr
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Presse

2023 FRANCE 3 "La où ça bouge "

 Les Chroniques de l’Ephémère, 
Ca fait longtemps qu’il creuse son sillon discographique dans le jazz contemporain, il fait tout chez lui, tout seul et c’est un petit bijou.” Jacques Perrotte

 

2022 New Release "Chroniques de l'éphémère"

A nice article from Peter Thelen hereunder:

http://expose.org/index.php/articles/display/alain-markusfeld-chroniques-de-lEphemere-3.html

 

BIRDS ON CALL

Mai 2019

 

TALENTS D ICI

Interview avec Jacques Sauvage France bleu Mai 2019

 

"JE SUIS UN ARTISAN MUSICAL"

L'émission est diffusée en 5 épisodes sur une semaine.

VERBATIM:

* 1er épisode Lundi:

- Alors vous sortez un album intitulé "Birds on call", et ce n'est pas le premier!

 

Ah, non je pense que c'est le 15eme ou le 16 eme, je ne tiens pas une comptabilité forcenée de ce genre de chose!

 

- c'est votre dernier disque

Oui

 

- On va dire que votre truc c'est le jazz, et vous avez une passion pour tout ce qui est montagne?

 

J'ai une passion pour la nature en général, Valse pour un glacier aurait pu s'appeler Requiem pour une planète, c'est empreint de tristesse, il y a un côté écologique, parce que les glaciers sont en train de fondre, parce que le glacier qui est sur la photo de l'album, est le Wetterhorn dans l'Oberland Bernois au dessus de Grindelwald en Suisse, c'est un endroit magnifique, avec des montagnes magnifiques, mais les glaciers rétrecissent, et c'est toute la planète qui a des problèmes sérieux, et j'ai appeler ça comme ça, mais ça a un petit côté polar aussi, un petit peu Audiard, laisse aller c'est une valse, c'est un peu come ça que je l'ai vu.

 

- Alors en tous cas, cela fait partie de vos sources d'inspiration

 

Oui, oui, c'est sur...

 

- Comme quoi la nature peut inspirer un musicien!

 

Oui tout peut inspirer un musicien, si la nature ne l'inspire pas, je ne sais pas ce qui va l'inspirer!

Ce qui m'influence aussi c'est tout les bouquins de physique, astrophysique, tout ce qui est sur l'univers, lepremier album que j'ai sorti s'appelait "Le monde en "étage", dans mon esprit c'était le cosmos, et j'avais 17 ans quand je l'ai écrit.

 

*2eme épisode Mardi:

 

- Jazzman ça vous va?

 

Ca ne me déplait pas, ça me va, mais je dirais que je suis un genre d'artisan musical

 

- Belle formule!

Peintre musical, je considère la musique comme de la peinture, comme de l'impressionisme musical

 

-Alors j'allais dire que votre méthode de travail correspond tout à fait à ce style impressionisme, parce que vous êtes seul sur un clavier et vous jouez de tous les instruments que l'on entend dans ce morceau "Contre le vent"

 

Mais dans tout l'album, j'ai joué de tous les instruments comme ça

 

-Alors pour être très clair et très précis, vous ne jouez pas de trompette

Non!

 

- Vous ne jouez pas d'instrument à vent

Non plus!

 

- de percussions,

Non, mais des vraies percussions j'en ai joué

 

- Vous jouez tout ça sur votre piano

Oui exactement sur mon piano. C'est la technologie actuelle qui permet ça, il n'y a aucun, aucun trucage, aucune montage, il n'y a pas de programmation, mais la technologie numérique permet d'avoir à sa disposition sur un clavier des sons de trompette, des sons de sax, des sons de cordes, des sons de batterie.Et alors on pet évidemment jouer avec, il s'agit de vraiment jouer, c'est vraiment de la musique, c'est comme du live, je le fais de manière live.

 

- Et on en vient à l'artisan musical

Oui tout à fait, je le revendique d'ailleurs.

 

- Concrètement, vous commencez par une base au piano

Pas forcément.Chaque titre en fait est une histoire, est une aventure

 

- Alors racontez nous l'histoire de ce "Contre le vent"

Comme le titre l'indique, il faut se battre un peu contre tout, contre la vie, les ennuis, il faut s'affirmer, c'est comme une mini symphonie, sur quatre minutes, il y a des climats totalement différents, par une méthode particulière à chaque fois. Chaque titre amène sa méthode.

 

* 3eme épisode Mercredi:

 

- Vous sortez donc votre 15eme ou 16eme album...

Oui, il y en a qui sont sortis d'autres pas, d'autres qui sont en attente

 

- Donc vous êtes plutot Jazzman

Plutot maintenant oui

 

- Aujourd'hui on écoute altitude, alors vos instruments de prédilection sont dans ce morceau, le sax, la flute, le piano, mais comme nous l'avons déjà dit vous jouez de tout.

Oui, ce qu'il faut savoir c'est que tous les intruments qui sont joués dans cet album sont joués dans les conditions du direct. Mais il ne s'agit pas de prendre un son de trompette ou un son de sax pour entendre un sax, il faut se mettre dans l'esprit du sax quand je joue de ces instruments

 

- Au claviers donc,

Oui au clavier, je ne sais plus si je suis sur un clavier! Quand je suis vraiment dans ce que je fais, hé bien je suis dans le sax, je  joue du sax.

 

- Cela veut dire que vous faites tout en re-recording, donc vous avez déjà votre base à la flute ou au piano?

Non il n'y a pas de base parce que ça dépend du morceau, je peux commencer par le piano, je peux commencer par une batterie

 

- Par une batterie ou une boite à ryhtmes?

Ah non, il n'y a pas de boite à rythme, tout est joué, et la batterie ce qui est étonnant, il faut bien se dire une chose, quand on entend l'album c'est loin d'être évident, mais la batterie de tout l'album  est considérée comme un instrument soliste, et n'est pas considérée comme une batterie d'accompagnement rythmique, la batterie est jouée en live sur une piste. Il doit y avoir deux, trois morceaux maximum ou il y a quelques mesures de re-recording d'autres sons de percussions, le reste est joué live, en direct comme si j'étais sur scène.

 

- A la fin du morceau, on arrive dans un autre univers, toUT d'un coup cela devient plus mélodieux

Chaque morceau est une petite aventure, comme un petit voyage, comme une petite balade, donc il y a des étapes.

 

*4eme épisode Jeudi:

 

- Un musicien caennais, un jazzman caennais, vous sortez aujourd'hui l'album Birds on call, que l'on écoute. Comme vous etes un instrumentiste, il n'y a pas de chants?

Non il n'y apas de chant, mais il y a des voix qui sont jouées sur le clavier, ce sont des choeurs, qui ont été numérisés, qui sont très précis, des voix qui sont très belles d'ailleurs, et je joue avec comme d'un instrument, alors on entend des voix par moment, qui ne sont pas chantées par moi, mais c'est joué par moi.

 

- ce que l'on a dans ce morceau Birds on call, c'est cette trompette et ce piano et tout à coup on est dans l'ambiance Miles Davis.

Oui franchement et clairement!

 

- Vous l'avez cherché!

Ah oui, je l'ai cherché sans le vouloir, Miles Davis est un des musiciens que j'ai adoré comme Herbie Hancock, comme Chick Coréa, comme Joe Zawinul, Wayne Shorter, et bien sur on le retrouve, c'est la difficulté de ce genre d'exercice, c'est que lorsque l'on joue de la trompette, il ne s'agit pas de seulement prendre un son de trompette, il faut vraiment être dans l'esprit de la trompette. Et ce qui est peut être presque le plus dur dans cet album c'est de jouer avec les silences, de ne pas jouer trop de notes, de mettre de la lumière, de laisser de la clarté, et ça je suis assez content parce que l'album est plutot bien réussi à ce niveau là.

 

J'ai eu  trois titres différents pour cet album, au départ j'étais parti sur "20.000 notes sous les mers", côté Jules Vernes, et puis je trouvais ça un peu lourd, je suis passé à "Contre le vent", qui est aussi un autre morceau de l'album et finalement quand j'ai fait "Birds on call", je me suis dit non seulement ça sera le titre, c'est un morceau que j'aime beaucoup, (enfin je les aime tous), et c'est un bon titre me semble t il, les oiseaux qui sont aux manettes, cela pourrait être les écureuils fous de Tex Avery, on marche un peu sur la tête dans ce monde en ce moment, donc voilà "Birds on call", ça me paraissait bien approprié à la situation actuelle de notre belle planète!

 

5eme épisode: Vendredi

 

- Dernier rendez vous en effet, musicient de jazz, vous sortez l'album "Birds on call ", vous jouez de tous les instruments que l'on entend, mais vous avez aussi joué avec Coluche!

Oui j'avais été engagé par Coluche dans un cabaret: "A la méthode anciene" en 68, en plein pendant les évènements, j'avais passé une audition avec Coluche, Coluche le jury, vous voyez ce que je veux dire...je vous passe les détails, je lui ai bien plu, il m'a engagé, j'avais l'audition à la guitare l' après midi sur un tabouret et j'ai été engagé, il m' a simplement dit: tu commences ce soir, voilà!

 

- Et vous vous etes retrouvé un jour à enregistrer un album au mythique studio du Chateau d'Hérouville

Oui, j'ai fait plusieurs albums avec Dominique Blanc Franquart au Chateau de Michel Magne, je tiens à dire que michel Magne était quelqu'un que j'ai beaucoup aimé,

 

- Qui faisiait des musiques de films

Oui des musiques de film formidables, il avait énormément de talent, et c'était un type absolument charmant, bourré d'humour, moi j'en garde vraiment, vraiment un excellent souvenir, un homme fin et tres tres bon pianiste.

 

- Un mot sur Dominique Blanc Franquart, qui de temps en temps vient à Trouville?

Oui, un bon musicien, Dominique, avec plein d'idées, ingénieur du son également, de la folie, plein de fantaisie, on avait énormément de fantaisie à l'époque, on s epermettait énormément de choses.

 

- Mais vous vous permettez encore des choses intéressantes sur ce "Birds on call", dans cette mélodie, "Conversation avec la  marmotte"!

Oui tout à fait! On a rencontré des marmottes à la montagne, elles vous sifflent, elles font un peu de conversation, mais elles sifflent, c'est limité! J'ai pensé que la marmotte pouvait être un petit lutin, que la petite conversation que j'allais avoir avec la marmotte, hé bien que tout ça se terminait très vite, qu'elle allaitpeut être m'emmener quelque part, ou me dire quelque chose d'important...

 

- Bravo et encore merci pour ce bel album.

 

 

 

 

 

 

Alain Markusfeld "Chaos or not?"

Septembre 2017

 

Pour les inconditionnels du classique se lancer dans l’écoute de la musique d'Alain Markusfeld est une aventure.

C’est une musique qui ne ressemble à aucune autre. On ne peut pas consulter ses mails ni même arroser ses fleurs en même temps, cette musique demande de s’y impliquer.

Alors que la musique de Bach emporte l’esprit vers des sphères élevées, que celle de Brahms réveille les émotions, la musique d' Alain Markusfeld. fait voyager : un tour dans les paysages lunaires du chaos spatial, où des bribes de météorites tombent sous des sifflements inquiétants, du surf sur les vagues poussées par la brise de mer qui fait danser les goélands au rythme de blues, une plongée dans les secrets du jardin, où abeilles et moucherons bourdonnent en accompagnement des pommes qui tombent en cascade alors que la terre saturée pousse des grondements satisfaits.

Les cadences perlées du piano répondent aux plaintes du saxo et aux appels de la trompette, accélérées par les rythmes entraînants des percussions ; et toute cette polyphonie est jouée par un seul homme sur son clavier !

A voir l’homme-orchestre du numérique battre le rythme du pied, jouer de la guitare et plier les genoux pour suivre le mouvement du saxo, on sent que dans sa tête il y a déjà de nouvelles images, de nouveaux voyages qui demandent à être traduits en musique.

 

Katia H.

 

Pour Alain Markusfeld "Composer c'est naturel"

Pour Alain Markusfeld "Composer, c'est naturel"

Né à Paris, vivant à Caen, Alain Markusfeld est un musicien atypique, échappant à toute catégorisation.

Il vient de sortir un nouvel album: "Le cri du photon solitaire".

 

Portrait

On entend émerger un saxo ténor ici, une flute là ou encore une trompette.

La batterie, la basse apparaissent, disparaissent.

Le dernier album enregistré par Alain Markusfeld a quelque chose à la fois d'envoutant et de déroutant.

En amont de cette création, il a bien sur, tout l'héritage de la musique occidentale, mais aussi du jazz ou des musiques du monde, mais ce qu'il nous offre est certainement unique.

Décrivant son processus de composition, il évoque l'impressionnisme musical.

"Je ne peux réellement travailler qu'en immersion totale dans ce qui est en cours.

Je travaille tout seul, comme si c'était en live".

 

Il y a une sorte d'exploit technique dans la manière de faire: Alain Markusfeld interprète toutes les parties au clavier, aussi bien les lignes mélodiques que les accompagnements, rythmiques ou harmoniques.

La fusion est totale sans que l'on ressente le moindre effort, ce qui est la marque d'un certain aboutissement.

"Ce que j'exige de moi, c'est la liberté. L'émotion plus que la perfection. Je ne veux pas être prisonnier d'une idée. Une mélodie peut être trop prenante.

Je vois cela comme de la peinture, rien n'est traité de manière traditionnelle.

Et encore moins que l'enfermement mélodique, je ne fais référence à aucun genre. Liberté, j'insiste."

 

Cette liberté, Alain Markusfeld la revendique comme celle d'un "artisan de la musique".

Son itinéraire est complexe.

Né en 1950, il a vite été dégouté du piano par les coups de règle sur les doigts et s'est tourné vers la guitare dès les années 60.

"A 15/16 ans je jouais dans les cabarets, ou je n'avais théoriquement pas accès! Puis j'ai connu Coluche avant qu'il soit célèbre, j'ai même joué en solo à l'Olympia, et tourné avec Joan Pau Verdier".

 

Son dernier album, "Le cri du photon solitaire", comme le précédent "Roll over the Eiger Trail" de 2011, sont mastérisés par Olivier Legoupil du Studio PIck Up et pressés en Allemagne. "Les uns comme les autres font un travail formidable3 indique Alain.

Edités par Aloha Music, ils sont distribués par les vrais disquaires caennais, également par Amazon et malheureusement abondamment piratés!

 

 

RADIO

FRANCE MUSIQUE / Tapage Nocturne 17 Janvier 2013

Interview Bruno Letort

http://sites.radiofrance.fr/francemusique/em/tapage/emission.php?e_id=18

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Decembre 2012

INTERVIEW EXCLUSIVE Lou Lacombe/ Fuzzine

http://fuzzine.over-blog.com/article-rock-fran-ais-entretien-avec-alain-markusfeld-113107082.html

 

A l'heure de la tablette numérique, de la dématérialisation de la musique, du nanard cinématographique, il est plaisant de replonger parfois dans ses premiers émois musicaux.

Alain Markusfeld, donc.

Que j'ai découvert via son premier opus, Le Monde En Etage, grâce à un ami qui se reconnaitra.

Pour ensuite le retrouver via Taboo Le Chat, en compagnie de Monsieur Joan Pau Verdier.

A vouloir en savoir plus, découvrir Contemporus, Le Désert Noir Et la claque, ce live de 81, un double LP qui résonne comme une véritable expérience musicale, par tant d'ingéniosité dans la composition.

Et qui sonne comme nul autre. Demandant une écoute active et participative.
A l'occasion de la sortie de Roll Over The Eger Trail, qui permet à Alain Markusfeld de déterrer certaines bandes de son riche patrimoine, l'occasion nous a été offerte de nous entretenir avec lui.

Pour à la fois revenir sur son passé, souvent meprisé des grands médias de l'époque (comme tant d'autres) mais également sur son avenir proche.

Cette musique qu'il continue à rendre chatoyante et à bousculer, bien loin des normes consuméristes.

Cette entrevue, je la dois en grande partie à Joan Pau Verdier, qui avait eut ses mots d'une extrême tendresse envers Alain :

"Hélas, je n'ai plus de nouvelles d'Alain Markusfeld depuis longtemps et je le regrette. Si d'aventure il lisait cette interview, je serais ravi qu'on se recontacte.

Grand guitariste, Alain, avec une façon de jouer très personnelle, une touche qui n'appartient qu'à lui".

Fuzzine : Comment êtes-vous venus à la musique? Vos influences? Pouvez-vous nous parlez de vos premiers émois musicaux? Et de vos premiers groupes?

Alain Markusfeld : Je ne veux pas gâcher l'ambiance, mais mes premiers émois c'était plutôt avec les filles.

J'ai fait deux ans de piano classique vers l’âge de six ans. Le piano est mon premier instrument.

A cause d'une idiote de répétitrice qui me tapait sur les doigts, j'ai arrêté pendant des années, c'est un des grands regrets de ma vie.

Tout môme j'adorais tout ce qui était rythme.

Les premiers disques de Ray Charles que j'avais vu au Palais des sports avec les Raelettes, mais aussi Erroll Gardner, Grant Green avec déjà Herbie Hancock au piano, Dave Brubeck, Jacques Loussier qui avait adapté Jean Sébastien Bach en jazz.

J'aimais bien aussi Dominik Frontier (auteur de la musique du feuilleton Les Envahisseurs) et bien sûr Lalo Shiffrin, dont on retrouve des influences dans Le Fleuve 8.

Sans oublier tous les groupes. A commencer par les Beatles, les Stones, Led Zeppelin, Spencer Davis, je ne peux pas tous les citer.
Je me suis acheté une guitare acoustique vers 14 ans, et ma mère m'a offert ma première électrique, une Elite, je devais avoir 15/16 ans.

Au lycée, on a commencé avec mon copain Bernard Besecque (à la batterie) à jouer dans des booms sans être payés, on nous offrait une consommation.

Les trucs habituels d'ados.

On a même gagné un concours d'orchestres à la Mairie de Levallois.

On s'appelait les Don Dièse et on jouait ce qu'on pouvait.

F : Expliquez-nous un peu cette passion de l'œuvre de Hendrix?

A.M : Au début j'avais le 45 tours Hey Joe, j'étais un peu heurté par sa musique.

Puis d'un seul coup je me suis mis à adorer sa façon de jouer, et de chanter.

Le dialogue entre sa voix et sa guitare était particulièrement hors norme.

F : En 68, vous avez 18 ans. Que faisait Alain pendant cette révolution culturelle? Racontez-nous un peu cette rencontre avec Coluche.

A.M : Je m'en souviens bien: les managers, de Patrick Loubie (qui devait passer une audition dans un cabaret, La Méthode Ancienne, à Paris) m'ont proposé de venir aussi.

C'était un après midi, il n'y avait qu'une personne qui était en quelque sorte le directeur artistique, et qui faisait les auditions : Coluche, il faut dire qu'à l'époque il était totalement inconnu.

Je vous laisse imaginer ce qu'a pu être une audition dans une salle vide, avec comme unique juré Coluche qui avait déjà une sacré personnalité.

J'ai chanté une première chanson, il m'en a demandé 2/3 autres, (car à l'époque je me composais des chansons) et il m'a proposé de commencer le soir même.

J'y suis resté deux mois.

En tous cas, je peux dire qu’il a toujours été gentil avec moi.
En 68 je ne voulais faire que de la musique, et pendant que je jouais à La Méthode Ancienne, ça chauffait dans les rues autour.

C'était plein d'espoirs et de promesses.

J'ai le souvenir également de la petite troupe de ce cabaret, en particulier Henri Guybet, qui était très sympa et qui a fait une belle carrière.

Et un autre comédien que je trouvais formidable, qui malheureusement n'a pas eu la reconnaissance qu'il aurait dû avoir, et qui est décédé depuis, c'était Jean Pierre Sentier.

F : En 70, vous sortez votre premier disque solo. Comment le projet a t'il vu le jour?

A.M : J'ai rencontré un copain musicien au Golf Drouot, bassiste d'un groupe qui s'appelait les Hot Beats, je crois.

Et qui accompagnait Herbert Léonard. Il m'a proposé de passer aux Editions Tutti, rencontrer Suzy Halliday afin de placer des chansons à Herbert.

Quand j'y suis allé, Suzy a aimé mes chansons, m'a proposé d'enregistrer une première maquette et peu de temps après m'a fait signer un contrat.

J'ai fait un 45 tours, qui n'est jamais sorti, et dont personne n'a voulu.

Et finalement Gérard Cote chez Barclay m'a signé pour un album,Le Monde en Etages. Il est sorti le jour de mes 20 ans.

F : Le disque s'est vendu très confidentiellement. Etiez-vous soutenu à l'époque par la presse? Qu'en était-il des relations avec le label ?

A.M : Je n'ai jamais été très soutenu, et dès le début (rires).

Il faut dire à leur décharge, que vendre ce genre d'album en France à l'époque n'était pas évident.

On n'a jamais très bien su dans quelle catégorie me ranger,et moi non plus d'ailleurs.

F : Le Monde En Etages est devenu un collector de nos jours. Ce disque est incroyablement riche, et on ne peut éviter l'ombre de Jimi Hendrix à l'écoute. Avez-vous tourné un peu à la sortie du LP ?

A.M : Non, il n'y a eu que très peu de promo.

Je n'ai commencé à tourner qu'après Le Son Tombé du Ciel.

Le Monde en étage, c'était mes débuts en tant que « guitariste », mais il y en avait deux formidables sur cet album, Denis Lable et Jean Pierre Azoulay (Rolling).

F : J'ai lu ici et là que vous auriez participé à l'album de Trust, avec Jacky Chalard et Jean Schulteis. Pour autant, vous n'en parlez pas dans votre biographie en ligne . Pourquoi?

A.M : Pour une raison bien simple, je n'ai jamais fait partie du groupe Trust.

Par contre j'ai trouvé le titre d'une des chansons « Le Mutant » et j'avais du écrire un ou deux couplets.

Et en ce qui concerne Jean Schulteis, il a joué de la batterie dans Le Monde en Etages, excepté le morceau joué par Tommy Brown, on le retrouve aux percussions de Platock 2 (réédité dans le CD qui vient de sortir).
Et nous avions joué ensemble en trio, moi à la guitare, Jean Schulteis à la batterie et Jean Claude Michaud à la basse à la Fete de l'Huma 72, la même année que les Who.

Nous avons aussi joué au Golf, et au Gibus. Jean m'a fait découvrir la Musique Bulgare et Keith Jarret, entre autres.

Il avait plus d'expérience que moi et avec le recul c'était plutôt gentil de consacrer du temps à un jeune.

Petite précision : je ne suis pas non plus, comme j'ai pu le lire ici ou là, le neveu de Guy Béart, avec lequel je n'ai absolument aucun lien de parenté.

F : On est donc aux débuts des 70's, le monde a quelque peu changé, et la pop française voit enfin la lumière. Avec quels artistes étiez-vous le plus proche ?

A.M : Personne. J’ai toujours été un franc-tireur, un indépendant. A partir de ce moment-là je me suis plutôt intéressé au jazz rock.

J' étais plus proche de musique comme celles d' Herbie Hancock, et Chick Corea, j'écoutais beaucoup Weather Report.

J'adorais l'évolution choisie par Miles Davis.

Je peux dire aussi que Ravi Shankar et son sitar ont fortement influencé ma façon de jouer de la guitare.

J'aimais beaucoup le sarangui ainsi que la musique du Japon Impérial du 17eme siècle.

Sans oublier bien sur la musique traditionnelle du Burundi (dans Platock 3, mon jeu de guitare peut faire penser sur un passage à de l'Inanga).

F : Vous enregistrez au chateau d'Herouville votre second opus en 71, avec des musicos dans la spère Zao / Magma. Quels souvenirs en gardez-vous ? Et n'avez-vous jamais été approché par C.Vander?

A.M : Le Son Tombé Du Ciel a en effet été enregistré au château d'Hérouville ou j'avais fait la connaissance de D.Blanc Francard, talentueux ingénieur du son, déjà. Sur le morceau Iguane, de l'album «Puissance 13+2», Dominique avait mis un micro dans les caves du château pour récupérer le son d'une fuite d'eau !

Pour revenir au Son Tombé Du Ciel, je le considère comme mon plus mauvais album, parce que le moins abouti, le moins structuré et le moins bien composé de ma part. Ici, j'ai une pensée amicale pour le propriétaire des lieux, le compositeur Michel Magne (c'est entre autres le compositeur de la musique des Tontons Flingueurs).
Je n'ai jamais été approché par C.Vander.

Je pense que c'est dans les années 75 ,où je jouais tous les soirs au Bilboquet à St Germain des Prés, des morceaux comme Bulgarofeld, le Désert Noir, qu'un soir le bassiste de Magma m'a proposé de venir faire un bœuf avec eux, et le moins qu'on puisse dire c'est que ça n'a pas du tout accroché entre nous.

F : Entre 73 et 76, on perd un peu votre trace. Que s'est-il passé?

A.M : Moi aussi je perds ma trace (rires). J'ai fait quelques télés, quelques salles...

F : 1977, c'est le retour de votre œuvre sur disque. En pleine période punk, vous publiez 3 LP d'une richesse symphonique génialissime. Dans le même temps, vous jouez avec Joan Pau Verdier pour la tournée Tabou Le Chat. Comment expliquez-vous ce regain musical? Quels souvenirs gardez-vous de cette tournée avec Joan Pau?

A.M : J''ai rencontré mon vieux copain Jean Fernandez chez Barclay, je lui ai fait écouter amicalement, Le Désert Noir et à ma grande surprise on m'a proposé un nouveau contrat, voilà.

Joan Pau cherchait un nouveau guitariste. JF Leroi nous a présenté, et on a commencé à tourner, il y avait un projet d'album de la part de sa maison de disques. J'ai composé la musique de Tabou le Chat (Identité, le final, Easy Cat Rock).

Avec le recul, on sent comme une vraie complicité entre sa voix et ma guitare, les concerts que l'on donnait étaient plein d'énergie.

Jouer devant 120.000 personne à la Fête de l'Huma ça crée des liens.

On a participé à la première édition du Printemps de Bourges. Et Au Théâtre de la Ville on nous demandait de jouer moins fort tous les soirs.
Ca été un vrai plaisir de revoir Joan Pau récemment, grâce à vous, il nous reste beaucoup d'affinités.

F : Parlez-nous un peu de vos techniques de guitare. Comment se passe la composition et quelles relations entretenez vous avec l'instrument ?

A.M : Pour la technique sans rentrer dans les détails, une chose est sure je ne joue plus accordé normalement avec une guitare depuis les années 70.

Je n'ai jamais hésité à désaccorder certaines cordes, tout en retombant sur une note bien précise, en jouant et en mesure s'il vous plait (rires), on peut l'entendre sur le CD dans le Désert Noir. J'étais assez kamikaze pour le faire sur la scène de l'Olympia à l'époque, comme dans tous mes concerts. Je n'ai jamais cessé de composer, j'ai ce besoin vital depuis toujours, comme de respirer. Comme je le racontais à Joan Pau récemment, quand j'ai pensé au thème de Tabou le Chat, je n'avais aucun instrument. J'entendais ce thème joué par un quatuor ou par un orchestre symphonique, on était plus proche de Vivaldi, et évidemment ça a dégénéré par la suite.

F : Vous avez également joué avec Michel Ripoche (Zoo). Existe-t-il des enregistrements?

A.M : Non. Avec Ripoche, on a fait le Printemps de Bourges en duo et quelques concerts, mais à ma connaissance il n'y a pas eu d'enregistrements.

F : Un petit mot sur le live de 81. On y sent l'influence de la musique contemporaine, de Terry Riley à Pandit. Quel rapport feriez-vous entre l'œuvre de Jimi Hendrix et de Riley par exemple?

A.M : Dans le live on sent surtout l'influence du Koln Concert de Keith Jarret. Album fait dans des conditions difficiles, il a été enregistré en un seul soir, et en un seul concert dans son intégralité,toujours les problèmes de budget.
Je me souviens de trois bigoudennes agées, venues avec leur coiffe traditionnelle lors d'un concert en Bretagne, Elles étaient au premier rang et je les entendais parler breton entre elles entre chaque morceau. Elles avaient apprécié le concert et c'est un souvenir très touchant.

F : Tous ceux qui ont eu le plaisir d'entendre vos disques s'accordent sur un point : Vous êtes l'un des guitaristes les plus inventifs de votre génération, et pour autant très peu connus des milieux hip. Un regret?

A.M : Que voulez-vous que je vous dise ? (long silence)

F : Vous venez de sortir Roll Over The Eiger Trail, compilation de titres anciens et récents. Comment avez-vous procédé pour faire la sélection, et comment s'est passé la rencontre avec le label Aloha?

A.M : J'ai choisi de manière arbitraire ce qui me paraissait avoir traversé relativement bien le temps. Il y a 3 ans j'ai été contacté par une maison de disques américaine qui se proposait de ressortir mes albums là-bas à commencer par le Désert Noir. Les ayants droit étant une grosse maison d'édition italienne.Après des mois d'attente j'apprends que les italiens ont perdus les masters. Vous imaginez ? Finalement, au terme d'une très longue bataille juridique, j'ai récupéré la totalité des droits des albums en question. Et j'ai décidé de créer mon propre label Aloha Music. Nous avons eu la chance de pouvoir repartir de vinyles neufs, et Olivier Legoupil du Studio Pickup a fait un très bon travail de mastering.En ce qui me concerne je suis satisfait du résultat. Nous avons raccourci les versions de Bulgarofeld, Platock 2 et Atlantis rock, il y a un équilibre entre les nouveaux titres et les anciens, techniquement ils se marient bien.

F : Roll Over The Eiger Trail démontre à quel point on peut encore être inventif dans la musique contemporaine. On y dénote des influences aussi diverses que le jazz, la zheul music (en référence à Magma) mais aussi classiques et contemporaines. Comment définiriez votre musique?

A.M : Roll Over The Eiger Trail serait un peu dans la lignée de ce que faisait Joe Zawinul, (probablement l'un des musiciens dont je me sens le plus proche avec Wayne Shorter) Paco Sery à la batterie qui est un des meilleurs batteurs que j'ai jamais vu jouer, Manolo Badrena aux percussions et Richard Bona. De Retour Au Guerzido sonne vraiment comme un groupe de jazz, alors que je joue toutes les parties au clavier. D 'une certaine façon lorsque je joue vraiment des phrases de sax, je ne sais plus sur quel instrument. Le Guerzido c'est la grande plage de l'ile de Brehat, clin d'œil à la Croix de Modet enregistré quelques années plus tôt. Automne à Bachalpsee est joué dans les conditions du live, il n'y a aucun rerecording. J'ai évolué techniquement depuis, mais il est presque classique, j'y ai mis toute mon émotion. J'aime beaucoup, et ce morceau, et le lac de montagne qui porte ce nom.

Dans Roll Over The Eiger Trail, on peut également entendre quelques notes d'accordéon, et sur le passage sans batterie comme le sifflement d'une marmotte. Je voulais par quelques petites touches sonores recréer une ambiance de fête montagnarde Suisse. Je le dis pour ceux qui ne le sauraient pas, l’Eiger Trail est le chemin de randonnée sous la face Nord de l'Eiger, cette fameuse montagne mythique dans les Alpes Bernoises.

F : Trois morceaux sont issus de votre projet "Fleuve", composé en 1989. Trois compositions d'une incroyable richesse mélodique et d'ingéniosité dans la construction. Pouvez-vous nous parler de ce projet, et y aurait il une chance de le sortir un jour en disque ?

A.M : J'ai travaillé un an sur Le Fleuve, personne n'en a voulu. Il y a à l'origine 10 mouvements, plus d'une heure de musique. Je suis heureux que Le Fleuve vous plaise. Je n'y joue pas une note de guitare, et pourtant c'est une des compositions les plus personnelles que j'ai faite. Avant de ressortir d'autres mouvements du Fleuve, j'ai tellement de titres inédits à enregistrer pour mon prochain CD.

F : Dernière question : ca été un vrai plaisir de pouvoir mener cette entrevue, de retracer votre carrière. Pour autant, votre œuvre est difficilement accesible pour les jeunes générations. Il y a un projet de rééditions pour vos albums antérieurs?

A.M : En ce qui concerne Le Monde en Etages, Le Son Tombé du Ciel et les 45 tours de l'époque Barclay, cela dépend de Warner Music, et ce n'est pas ma préoccupation première. Je suis plus tourné vers l'avenir que vers le passé.Plus que la guitare et le piano, la composition pure me passionne et je sens que j'ai encore beaucoup à dire. C'était un plaisir pour moi aussi, mais vous savez il m'est difficile de parler du passé car si on veut faire des progrès en musique (comme dans tout), on doit évoluer dans la vie. Et à bientôt 63 ans, quand je revisite mon passé j'ai l'impression de parler de quelqu'un d'autre...

Entretien mené par Lou, avec la participation de Mr Prog et de Laurent.
Un grand merci à Joan Pau Verdier.

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Quelques extraits de Presse:

COMPILATION MENSUEL EXTRA

 

Alain Markusfeld est au sein de cette assemblée le nom le moins connu.

Pourtant à l'écoute des titres que nous avons choisis, nous sommes convaincu, que comme nous, vous trouverez que la présence d'Alain auprès de Jimi Hendrix, Zoo ou Daydé n'a rien de déplacé.

Le propos d'Extra est de défendre la Pop Française, vous le savez bien.

Nous voulons croire que la Pop Française est pleine de qualité et d'avenir.

Alors le choix d'Alain Markusfeld pour une plage de cet album était indispensable. Alain est un de ceux grace auxquels la Pop Française a de l'avenir et du talent.

Extra 1971

 

LE DESERT NOIR

 

Alain Markusfeld is a musician who we know very little about but his composition which feature him on guitars, bass, and piano are as sophisticated as they are varied.

An eastern influence keeps surfacing in electric and acoustic numbers but his taste are eclectic enough to make this well recorded lp interesting.

Record World Dec 1977

 

MUZIEKKRANTOOR

 

Vindingruker is gitarist Alain Markusfeld op zun plaat "Le Desert Noir" naar het schiint zijn meest representative album.

Aardig zijn de balalaikaklanken in Venus Theme en Bukgarofeld.

Oeverloos het gemproviseer in Le Desert Noir en Jupiter forever, Markusfeld maag een redelijk gitarist zijn, als komponist is hij duideluk minder begaafd.

JK - Avril 1978

 

CA PLANE A L'OLYMPIA

 

Alain Markusfeld est un compositeur des plus excentriques mais à l'inverse du groupe qui le précédait, il sait intriguer et prolonger l'écho de ses accords dans l'esprit, tout en conservant l'énergie.

Son approche de la guitare rappelle celle du grand Hendrix, saurez vous l'apprécier avant qu'il ne décède?

P.Bouillaguet 1978

 

ALAIN MARKUSFELD A L'OLYMPIA

 

Alain Markusfeld n'a pas peur de prendre des risques.

Sa série de concerts au Palais des Arts en est un, il ne faut pas avoir peur pour se produire absolument seul avec juste une guitare et un piano et produire une musique très complexe.

Alain Markusfeld a confirmé qu'il a sa place parmi les meilleurs guitaristes français et il figure parmi les plus originaux, son style est unique.

Sur scène, il est très concentré mais malgré cela vit intensément sa musqiue.

La musique que Markusfeld a joué est essentiellement la même que celle qui figure sur son disque Platock mais encore plus dépouillée, il n'est plus question de re-recording, il faut tout faire avec une Ovation acoustique.

La guitare est accordée en accord ouvert et Markusfeld tisse une trame sonore inflexible en jouant sur toutes cordes, les cordes aigues étant utilisées, plus spécialement pour créer des motifs répétitifs, souvent proches des mélopées arabes.

Il est influencé par les musiques extra européennes, souvent on pense à la musique indienne pour l'esprit.

Les pièces sont en général longues, aux alentours de dix minutes, et elles visent à hypnotiser l'auditeur, se rapprochant par là de la musique dite planante.

Je crois qu'actuellement ce qui se rapproche le plus de Markusfeld est Shakti, le groupe de John Mac Laughlin, ceux qui aiment Shakti auraient tort de rater Markusfeld.

Il mériterait d'être reconnu parmi les grands experimentateurs au même titre qu'un Klaus Schulze.

Thierry Chatain  Juillet 1978

 

ALAIN MARKUSFELD AU PALAIS DES ARTS

 

Alain Markusfeld, guitariste hors pair et compositeur des plus originaux s'est installé au Palais des Arts pour une série de concerts.

Il y vient pour apporter la preuve qu'une clientèle existe et que la musique électronique peut susciter en France une vague d'intéret semblable à celle qu'elle connait actuellement aux Etats Unis et en Grande Bretagne.

Sa musique ne s'apparente finalement à aucun mouvement précis: elle est essentiellement axée sur la guitare (électrique ou acoustique) et a des consonnances très orientales.

Il joue également du piano et de la basse.

Bien, bien...

En somme une musqiue qui ouvre les portes de la magie, et du rêve...

Abscon mais virtuose...

H.Q. Le Matin de Paris Juillet 1978

 

PLATOCK

 

Alain Markusfeld, après avoir sorti l'année dernière le très beau "Le Désert Noir" récidive maintenant avec Platock.

Ce dernier bien que moins électrique que le "désert", est aussi un hymne d'amour à la guitare.

Une fois de plus, l'ancien soliste de Joan Pau Verdier (souvenez vous de Tabou le chat) nous prouve qu'il est avec Alarsen, le soliste de Béranger, un des guitaristes les plus captivant et inventif de la scène musicale française.

Gilles Barthélémy - Antirouille - 1978

 

Platock marque je crois, un grand tournant dans la carrière d'Alain Markusfeld. Jusqu'à présent ce brillant, tres brillant guitariste ne nous avait offert que des beaux disques de guitariste ou son brio s'étalait avec beaucoup  d'assurance et où il demontrait que par ici aussi il y a des instrumentistes de grande valeur.

Avec Platock on sent que Markusfeld a enfin pris toute la mesure de lui meme et qu'il s'epanouit à présent en tant que compositeur.

Ce disque s'il vaut bien sur par la qualité instrumentale séduit surtout par son originalité de sa trame musicale par la puissance insinuante de ses compositions.

Difficile de situer la musique de Markusfeld d'ailleurs.

Il est un peu comme François Bréant une forte personnalité à la lisère de plusieurs styles musicaux puisant de ci de là la forme qui conviendra le mieux à ce qu'il a à dire et faire sentir: il y a dans ce disque des échappées acoustiques belles comme Shakti, des jonchées de piano vivant...qui vous plongent dans la fascination comme le ferait la boue d'une grande marée, des décollages de guitare électrique qui vous font gravir toutes les échelles du ciel.

Chaque changement d'état d'ame du compositeur acteur interprète trouve une expression musicale qui lui est propre et qui donne toujours l'impression d'une totale parfaite adéquation.

Cette musique rend un son plein et fort qui démontre un talent mur et sur de sa route.

Ce qui me séduit surtout dans ce disque instrumental sans batterie c'est la façon dont le ryhthme est présent à chaque instant, c'est la façon dont Markusfeld tire le rythme de son jeu au lieu de l'adjoindre par des artifices extérieurs: cela donne une vie exaltante à cette musique dont on suit le devenir impressionniste comme un roman autobiographique en devenir perpétuel.

A cet égard Markusfeld offre ici une belle série de paysages intérieurs, une sorte de film panaromique sur un monde tout teinté de couleurs d'âme, une description d'un intérieur extérieur.

Dans cette suite de tableaux tout s'enchaine avec une telle nécessité, montrant la grande adresse de compositeur d'Alain, notamment sur la grande suite qui ouvre la deuxieme face.

Avec des moyens tout à fait traditionnels, Markusfeld a réussi à faire ici une oeuvre originale et riche.

Avec Platock, l'heure d'Alain Markusfeld vieux routier du rock d'ici a enfin sonné. Hervé Picard -  Best - Juillet 1978

 

Het van origine France Egg is een gespecialiseerd, label in nogal freaky, extraverte muziek en de oeuf elpees zul je dan ook niet snel tegenkomen in een elpee top-dertig wat natuurlijk niets over de kwaliteit zegt Of juist wel?

Larry Coryell maakte al een elpee voor Egg, maar veel interessanter is die van de Franse gitarist/toetsenist met Duiste naam Alain Markusfeld.

Hij doet me enigszins denken aan het fenomeen Terje Rypdal;ook Markusfeld speelt op electriese en vooral akoestische gitaar en toetsinstrumenten en mysterieuze miksture van klassiek, jazz, rock, folk en oosterse muziek en hij word, soms, bijgestaan, door zijn vrouw.

Markusfeld is zowel op hitaar als op keyboards een virtuoos, maar zijn spel komt niet zo neuroties over als dat van Coryell en ook zijn frasering is veel subier.

Elfs als hij even de mist in gaat aan de sfeer Markusfeld heeft alle nummers voor de elpee geschreven, op kant een staan, drie nummers en kant twee wordt helemaal in beslog genomen door Platock Concerto een evenwichtig stuk waarin langzame mysterieuze passages wordan afgeleverd met agressieve stukken.

Met PLatock heeft Markusfeld een elpee afgeleverd die naar meer smrakt. Roberto Palombit - 1980

 

Alain Markusfeld concentrate not on electronics but acoustic guitar, and his style incorporate such divergent elements as Indian ragas, flamenco, folk and free jazz, all hurting along in tight formation, he uses overdubbing to create densely layered guitar concertos that occasionally bring to mind Fred Frith's more disciplined improvisations.

Because of his methodology ans eclectic influences, Markusfeld is nigh on impossible to justly describe in print, except to say that he's incredibly unique as musician ans transcendental as a composer the sidelong "Platock Concerto" particularly the achingly gorgous "4th movement" is nothing short Art.

Platock is Markusfeld second album and it brilliant testifies to his present abiliies as well as to realisation of his potential on futur offering.

Robert Payes Trouser Press May 1979

 

LE DESERT NOIR ET PLATOCK AU JAPON 1979

 

CONTEMPORUS

 

Après le fébrile et envoutant Platock, Markusfeld nous revient ici avec une oeuvre beaucoup plus ambitieuse et complexe.

L'on retrouve evidemment ses immenses qualités d'instrumentiste, son amour nouveau et profond pôur les sons acoustiques, cette façon aussi de donner à ses mélodies des rythmes intenses qui leur confèrent une vie exitante.

On note de notre part qu'Alain est en train de s'épanouir au piano lui  qui est surtout connu en tant que guitariste.

Mais l'on remarque surtout le ton différent de Contemporus nettement plus progressiste que Platock sans doute plus architectural.

Une admirable construction de sons d'ambiance peu ordinaires.

Markusfeld est décidemment un artiste en pleine maturation qui s'enfonce à chaque disque un peu plus dans le defrichement d'un jardin interieur tout à fait original.

Avec Contemporus l'on est décidemment loin de tous les clichés usuels même progressifs.

D'instrumentiste réputé, Alain est passé brillamment au grade supérieur d'inventeur à part entière.

Best - Février 1979

 

Qu'est ce qui peut amener en ces temps d'électricité généralisée et electronique en essor, deux super guitaristes à en revenir aux douceurs de l'acoustique, à l'abonnée vieille guitare?

Cela peut paraitre odieusement rétrograde.

C'est pourtant la voie qu'on choisi chacun dans ce style différent Alain Markusfeldet  et Philippe Cauvin.

Son style très imprégné d'Hendrix exaspéré, hurleur, nous avait notamment régalé lorsqu'il accompagnait Joan Pau Verdier.

Depuis il a entamé une carrière solo, son troisième album nouvelle tendance parait ces jours ci, après "Le Désert Noir" et l'excellent "Platock" et Markusfeld l'éclectique est devenu un musicien essentiellement acoustique.

Il semble que ce soit pour plusieurs raisons différentes.

L'une humaine: en solo il est plus aisé de se retrouver avec un instrument acoustique qui impose une certaine intimité et une forme plus profonde de contact alors que l'electricité est le langage de groupe.

L'autre sonore: Markusfeld a soudain decouvert la prodigieuse valeur de la résonnance acoustique, une valeur du son pur, un peu oubliée.

D'où ce brusque virage vers l'acoustique, tout comme l'ont fait Larry Coryell ou John Mac Laghlin.

En fait Markusfeld est plus un guitariste qu'un rocker.

Un rocker se contente de jouer électrique pour pratiquer une musique.

Un guitariste cherche lui à toujours approfondir sa pratique de l'instrument et la profondeur, la sensibilité de l'acoustique sont tels qu'il y vient fatalement un jour. Mais il ne faudrait pas voir en Markusfeld un de ces virtuoses définitifs pour qui l'instrument n'est prétexte qu'à acrobaties et exhibitions ennuyeuses.

Markusfeld est un vrai compositeur, qui cherche plus les atmosphères, les tensions qu'à nous démontrer un talent pourtant impressionnant, que la presse américaine a d'ailleurs salué.

Ce qui est tres intéressant dans sa démarche actuelle, c'est la façon dont il compose des lignes musicales qui conbinent en elles à la fois des lignes melodiques raffinées, et des rythmes quasi biologiques qui vous font battre du coeur et de la semelle sur cette musique pourtant non accompagnée de percussions.

Mais la percussion est justement dans la façon dont Alain Markusfeld taillade ses cordes et donne vie à ses myriades de notes joliment exotiques. dans ce style acoustique où même les plus grands comme Catherine, Coryell ou Mac Laughlin nous ont un peu ennuyé à force de nombrilisme technique, Markusfeld est l'un des rares, avec sa musique fraîche et spontanée à nous avoir offert une véritable excitation, que l'on devrait retrouver sur Contemporus, son nouveau LP et qui fut de mise lors de sa série de concerts parisiens au Lucernaire.

Best - Novembre 1979

 

Un guitariste hors pair et compositeur des plus originaux.

Le Matin - Decembre 1979

 

FESTIVAL DE JAZZ DE NANCY

 

Enfant, il s'éprend de la musique classique, mais c'est à travers les Beatles, Dylan, Hendrix, qu'Alain Markusfeld éprouve le besoin de composer.

Il commence par écrire des chansons.

Auteur Compositeur, c'est la guitare qui lui révèle sa vraie rencontre avec la musique.

Alain Markusfeld ne se laisse enfermer dans aucune forme musicale: ni rock, ni classique, ni à la guitare, il joue redoutablement bien du piano, qu'il introduit dans ses créations, ce qui lui donne un style bien à lui.

Ancien guitariste de Joan Pau Verdier qu'il a suivi pendant longtemps, il a participé à la composition de l'album "Tabou le Chat".

Après avoir sorti en 1977 le très beau "Le Désert Noir", Alain Markusfeld récidive en 1978 avec Platock. ce sont deux hymnes d'amour à la guitare.

Qualifié par José Artur comme étant l'un des meilleurs guitaristes français Alain Markusfeld s'est produit plusieurs fois sur des scènes parisienne.

A ne pas manquer!

Yves Eugène 1980

 

DOUBLE LIVE

 

Alain Markusfeld, c'est une musique ouverte, la joie musicale d'être.tant il est vrai qu'à la guitare ou au piano, il sait créer un univers fantastique!

Et si nombre de critiques spécialisés placent Alain Markusfeld dans la lignée des Keith Jarrett et autres Chick Coréa et Herbie Hancock, il a une personnalité musicale affirmée.

Ses compositions surprennent, leur originalité séduit. L'itinéraire artistique de Markusfeld prend son réel départ avec Dylan, Hendrix et les Beatles.

C'est par la guitare que s'opère sa véritable rencontre avec la musique.

Il se produit rapidement sur les scènes parisiennes les plus cotées, notamment l'Olympia.

Suit une série de concerts dans toute la France, ou il est toujours bien accueilli par un public de tous ages.

Le Matin 1981

 

Alain Markusfeld a enregistré lui, un double album "live" à la MJC de Courbevoie.

De très belles envolées pianistiques dans le sillage d'un Keith Jarret ou d'un Chick Coréa et un son assez fascinant à la guitare.

Toujours marginalisé en France, ce musicien de 31 ans risque fort de nous etre volé d'ici peu par les amérlocs.

Et si on se réveillait?

Philippe Adler - Playboy - Janvier 1982

 

Qu'il officie à la guitare ou au piano Alain Markusfeld joue une musique qui n'appartient qu'à lui, mélée de  Debussy, d'Hendrix, de sarode et de jazz.

On peut préférer "Automne à Bénodet" ou " Jazz à Casablanca", priser la tendresse de "Canularamel", danser sur "Contemporus".

Alain jouerait de la clé à molette, il délivrerait toujours le même feeling car il a un génie: celui de la pulsion.

Thierry Fribourg  Jazz Magazine - Mai 1981

 

Alain Markusfeld est en dehors des modes musicales.

C'est à une tres grande soirée musicale que nous avons assisté à Rencontres, vendredi soir avec Alain Markusfeld.

Virtuose au piano, Alain Markusfeld l'est aussi à la guitare sur laquelle il fait toutes ses compositions.

C'est José Artur qui l'a nommé comme étant l'un des meilleurs guitaristes français.

Le Figaro - Mai 1981

 

Très imprégné de Keith Jarret, Chick Coréa ou Herbie Hancock, il n'a pas pour autant perdu son originalité.

Bien au contraire, c'est une musique ouverte, née de son univers: le fantastique. Il est vrai que le verbe l'encombre pour communiquer, mais vous découvrirez tant à la guitare qu'au piano, un des meilleurs interprètes qui soit.

Variétés Françaises - 1981

 

Pour les dingues de musique en rubans, de progressive à dentelle sonore, voici plusieurs mètres de sillon à guipures avec le double live Alain Markusfeld, le tricoteur fou sur guitare acoustique et piano du même métal.

De quoi vous y perdre à essayer de suivre cet insensé dans ses droles de trames! C'est pas punk, c'est pas hard, mais c'est beau.

Le Croque Vinyl - Aout 1981

 

TOURNEE EN BELGIQUE

 

Alain Markusfeld nous vient de France et c'est bien dommage: s'il avait été américain, il y a belle lurette que des  nuées de jazzfans éclectiques eussent acclamés à l'égal d'un Keith Jarret (ou d'un Ralph Towner à tout le moins), ce compositeur-pianiste-guitariste virtuose aux influences joliment diverses (le jazz, l'Orient, un brin de folklore gaulois, un rien de rock psychedélique) grand adepte de la performance solitaire, au point d'avoir enregistré le plus beau double album en public en solo et en un seul soir depuis le Koln Concert de Jarret, justement. Le Soir - Novembre 1981

 

Un tour de force assurément: enregistrer en solitaire en une seule soirée face au public, un double album sans faiblesse, quand il s'agit d'assumer sur plusieurs instruments au fil des plages de compositions toutes originales, recherchées et d'un style si personnel que toute la musique d'aujourd'hui semble s'y retrouver en lumineuse synthèse, ça ressemble très fort au propos de Keith Jarret avec the Koln Concert.

Sauf qu'il s'agit justement pas de Keith Jarret, tres justement renommé pour cette performance remarquable, mais bien d'un musicien presque inconnu au bataillon: Alain Markusfeld, guitariste acoustique et pianiste, ex-accompagnateur du chanteur occitan Joan Pau Verdier.

A découvrir de toute urgence, ce musicien français d'une classe et d'une maturité dans l'aventure qui font le poids face aux plus grands inclassables du jazz américain.Inclassable assurément, qu'il manie la guitare en virtuose ou le piano dériveur, voici une musique qui mele impunément Hendrix et Debussy, le raga et le concerto, le jazz libre et le folklore continental, le flamenco et la technique sonore des studios (y compris sur scène) et ne ressemble jamais à un collage ni à un pastiche, mais seulement à elle même et au musicien qui la rêve et la construit, en longues suites echevelées (mais d'une armature parfaitement logique) sur des thèmes de sciences fiction si précisément intégrés qu'on suit les péripéties musicales comme dans les meilleurs films du genre: l'imagination toute ébouriffée et les sens constamment ravis par le brio de la réalisation.

N'attendez plus: le fruit est mur, juteux et fertile!

Daniel De Bruycker - La Libre Belgique - 1981

 

A découvrir de toute urgence ce musicien français d'une classe et d'une maturité dans l'aventure qui font le poids face aux plus grands inclassables du jazz américain. 

Le Soir de Bruxelles - 1981

 

TOURNEE EN BRETAGNE

 

Alain Markusfeld c'est une musique ouverte.

Tant à la guitare qu'au piano, il recrée son propre univers: le fantastique.

Certains n'hesitent pas à le classer dans la lignée des artistes comme Keith Jarret ou Herbie Hancock., guitariste de Joan Pau Verdier, il suit désormais une carrière personnelle.

Derrière lui il a plusieurs albums dont un double live enregistré en 1981 dans la région parisienne.

Ouest France  Janvier 1982

 

Ancien guitariste de Joan Pau Verdier, Alain Markusfeld entame une tournée en Bretagne.

31 ans, quatre disques et une musique qui séduit de plus en plus, Alain Markusfeld est le fils spirituel de Dylan, Hendrix, Chick Coréa et de Keith Jarret. Un fils émancipé qui joue superbement de la guitare et du piano.

A ne pas manquer!

Bretagne Actuelle - 1982

 

Encore un personnage à part Alain Markusfeld.

Tant à la guitare qu'au piano, il recrée son propre univers: le fantastique.

Avec quelques influences qui s'ancrent dans le sillage de Keith Jarret, Chick Coréa ou Herbie Hancock.

Auteur de deux trente trois tours il a également travaillé avec Joan Pau Verdier. Et aujourd'hui il est en passe d'être classé parmi les meilleurs guitaristes.

Ouest France - Février 1982

 

Alain Markusfeld c'est la musique faite homme. Tant à la guitare qu'au piano il recrée son propre univers: le fantastique.

Il est de la lignée des Keith Jarret, Chick Coréa et Herbie Hancock.

On dit que c'est un des meilleurs guitaristes français.

Le Télégramme de Brest - Mars 1982

 

Après des études classiques et une passion pour les Beatles, Dylan et Hendrix, Alain Markusfeld éprouve le besoin de composer ses mélodies.Accompagnateur de Jean Paul Verdier, Alain Markusfeld participa activement à l'album Tabou le Chat ce qui dès cette date devait le considérer comme l'un des meilleurs guitaristes de sa génération. une série de concerts et la sortie d'un album chaque année confirment le succès du compositeur.

Markusfeld rode en province son dernier spectacle avant de monter sur les scènes parisiennes fin Mai.

L'anxieux, perfectionniste Alain Markusfeld met dans sa musique sa passion pour la science fiction disent ses admirateurs.

Ouest France - Mars 1982

 

Alain Markusfeld c'est la rencontre d'inspirations diverses où se mèlent l'écho des musiques tziganes, des chants africains et d'un jazz météorite.

Télé 7 jours - Nov 1982

 

Extrait de "Guitar Heroes"

Autres sorciers et petits mages....

Enfin dans nos régions françaises une jolie pépinière de guitaristes évolués et evolutionnistes proliféra sous la germinative brise anglaise et l'on distinguera particulièrement (sic...) le parfait Alain Markusfeld (passé de l'ultra virulence mode wah-wah aux fantasias pour guitare acoustique).

Claude Gassian/Hervé Picard

 

 

 

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